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Du matin en Bretagne mais ici? De l'âpres midi peut être. La position du soleil haut dans le ciel conviendrait. Un besoin naturel m'oblige à me lever et je m'avance à la lisière de la forêt tropicale. Je constate que la végétation épaisse empêche une progression quelconque. J'urine donc là sur de grande feuilles que je ne connais pas. La chaleur fait son effet et je me sens très las. Je récupère mes affaires exposées au soleil, m'installe à l'ombre des cocotiers les plus proches, mets en boule pull et blouson pour faire un oreiller et m'endors sur le sable.

Ce sont des cris d'oiseaux conjugués à l'inconfort du sable qui me tirent de ma torpeur. Je me redresse pour constater que la mer, le soleil et le sable sont toujours là, la chaleur aussi. J'ai dormi deux heures. Le soleil semble ne pas avoir bougé. Comme le paysage. Laissant sur place pull et chaussures, le blouson sur l'épaule je m'engage à la découverte de ce monde. Je pars à droite, marchant à mi-chemin entre la mer et la forêt, là ou le sable est le plus dur. Je progresse péniblement. La vision de la plage devant moi est limitée par sa courbure qui semble régulière. Je marche depuis une heure. Le paysage est identique sans particularité si ce n'est son exubérance tropicale. J'ai retiré ma chemise que j'ai nouée sur ma tête pour me protéger du soleil. Je commence à avoir soif. Je tourne et retourne les circonstances de ma présence ici et je n'y comprends bien sûr rien. J'accepte donc cette situation remettant à plus tard une explication logique, pour me concentrer sur mon exploration en cours. Je ne désespère pas de trouver des gens, un téléphone, l'agitation de la vie urbaine. Mais deux heures de marche plus tard je dois déchanter. Rien de particulier n'est venu ponctuer ma progression. Le paysage est continûment idyllique. Le soleil n'a apparemment pas bougé dans le ciel. Tiens çà c'est curieux. J'ai toujours vaguement soif, sans plus.

5/13

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