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Se pincer, c'est idiot.

Voyons, je m'appelle Guillaume Billiet, j'ai trente cinq ans, je suis dessinateur dans un bureau d'études et je vais, j'allais rejoindre des amis en Bretagne pour les fêtes du nouvel an. Et je suis maintenant assis sur le sable à regarder une plage et une mer de carte postale. C'est de nouveau cette sensation de chaleur qui me persuade que je ne rêve pas. Je commence à suer. Enlever mon blouson et mon pull deviens indispensable ainsi que mes bottines fourrées qui ne sont pas vraiment adaptées. Je suis amateur de science fiction et je reconnais bien là le passage d'une porte temporelle. Un autre endroit, une autre époque, une autre planète peut être... Un coup de fatigue plutôt ou un peu trop de fumette. Pourtant tout parait clair et net. J'ai enlevé mes chaussures et je m'avance en chaussettes vers la mer à quelques mètres, m'arrête là ou la vague s'avance le plus, m'accroupit, attends la vague suivante, touche l'eau mouvante. Elle est chaude. Je porte ma main à mes lèvres, me lèche les doigts, l'eau est salée. Elle aurait été sucrée cela m'aurait peut être rassuré, confirmant l'hypothèse du rêve onirique. Non, tout çà a l'air bien réel. Je ne suis jamais allé sous les tropiques mais tout est conforme aux multiples reportages vus à la télévision.

L'eau transparente aux bords vire aux bleus profonds ou au vert émeraude plus loin et par endroits. Le sable blanc est chaud. A droite et à gauche la plage se poursuit et s'incurve bordée par des cocotiers et une végétation épaisse. Je subis cet environnement dans lequel je suis plongé sans rébellion mais avec une légère angoisse. Elle vient de ce que je ne comprends pas ce qui m'arrive. Et puis je suis fatigué après avoir fait plus de 500 km de route. J'espérais un bon lit douillet. C'est une aventure exotique qui m'est proposée à la place. Je devrais être content de mon sort. C'est l'inquiétude qui domine. Je remonte quelques pas vers mes chaussures, mon blouson et mon pull, m'assois et retire mes chaussettes. Perplexe, j'admire le paysage, à droite, à gauche, devant derrière, attendant on ne sait quoi. Je regarde ma montre. Une heure trente.

4/13

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