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Je m'assieds face à la mer. Fouille et inventorie le contenu de mes poches. Quelques pièces de monnaie, un coupe ongle pendu à ma clef de voiture, un petit couteau suisse dans l'une. Un porte cartes avec des cartes de crédit des tickets de métro et quelques billets dans l'autre. Dans le blouson un porte feuille avec des papiers d'identité un permis de conduire et quelques photos sans intérêt ici. Que faire? Durant mon avancée j'ai bien essayé de trouver coté végétation un moyen d'y pénétrer sans succès. La barrière végétale est dense sans interruption. Robinson Crusoé était beaucoup plus pourvu que moi. Dans ce monde sans hostilité puis-je survivre? Seul sans doute pas. Mais je n'en suis pas encore là. Je me relève et reprends mon avancée. Je vais bien finir par trouver quelqu'un ou quelque chose.

En marchant je regarde soit loin devant ou tout prêt sur ma gauche, cherchant une rupture dans le mur végétal. Vainement. Mais là-bas sur la plage apparaît une tache sombre. Je presse un peu le pas cherchant à identifier ces contours. J'hésite sur ce que je commence à deviner, mais plus j'avance et moins il n'y a de doute. Cinq minutes plus tard je me laisse tomber à coté de mes chaussures et de mon pull. Je suis sur une toute petite île dont j'ai fait le tour en trois heures environ. Une dizaine de kilomètres de périmètre. Si c'est un cercle son diamètre est de ... J'écris sur le sable, 2PiR, dix divisé par trois soit un peu plus de trois kilomètres.

Je suis sur un îlot perdu dans une mer quelconque puisque de ce coté je n'ai rien distingué rien qu'un horizon liquide. Le soleil ne bouge pas comme si le temps s'était arrêté. Mais je sais que cela fait maintenant trois jours que je suis ici. Avec mon canif j'entame une grosse nervure de fougère récoltée à la lisière toutes les vingt quatre heures suivant les indications de ma montre. Je devrais être mort ou mourant puisque je n'ai rien bu ni mangé depuis. Je dors de temps en temps mais mes besoins physiologiques semblent arrêtés ou suspendus. Je sens cependant une barbe naissante qui me gratte.

6/13

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